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Denise WEINLAND-RIMLINGER
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LES ECOLES
Il y eut un Régent d’Ecole à Enchenberg dès 1701. Quant à l’enseignement des
filles, la première sœur enseignante, de la congrégation de Saint Jean de Bassel,
est citée par le Curé Muller, en 1805 comme étant au village depuis quarante
ans, donc dès 1770 environ.
Au XIXème siècle, l’école de garçons se situait à l’emplacement de l’actuel
parking, à côté du presbytère. Elle comportait une salle de classe au
rez-de-chaussée du côté de la rue. Cette salle de classe servait aussi de salle
communale et de mairie, car l’instituteur était aussi régulièrement secrétaire
de mairie. Au-dessus, se trouvait la classe des moyens. Le logement de
l’instituteur se trouvait de l’autre côté du couloir central, de même qu’une
grange et une écurie.
Le bâtiment de l’école de filles occupait une partie de l’emplacement actuel de
la mairie. Il comportait une salle de classe au rez-de-chaussée pour les grandes
filles. Le logement des sœurs se trouvait à l’étage.
Ces bâtiments seront remplacés à la fin du XIXème, siècle par une grande et
magnifique école, celle que nous connaissons tous. La famille FATH Frédéric
possédait une ferme et un grand terrain à l’emplacement de l’actuelle école. Un
échange eut lieu en 1882 : la famille FATH cédait sa maison et son terrain, et
recevait, en contrepartie, l’ancienne école de garçons en plus d’une somme
d’argent.
La nouvelle maison d’école comportait un corps central avec, au rez-de-chaussée,
la mairie à l’avant et un logement des soeurs à l’arrière. Le logement de
l’instituteur en occupait tout l’étage. Ce corps central était flanqué de deux
parties latérales : à droite, une salle de classe et un autre logement des sœurs
à l’étage. L’aile gauche comportait deux salles de classe, une au
rez-de-chaussée et l’autre à l’étage. A l’arrière de cette aile gauche : un
petit passage de quelques mètres, puis un petit bâtiment avec des aisances sans
eau courante, pour filles et garçons, et une étable pour la vache de
l’instituteur.
Au début du XXème siècle, un nouveau bâtiment avec une seule salle de classe,
fut érigé dans la cour, parallèlement au bâtiment principal : le Cours
Préparatoire. Il fut atteint d’un obus lors des combats de la Libération, en
décembre 1944, et remplacé par une baraque du Plan Marshall qui sera
définitivement rasée après la construction de la nouvelle école primaire.
A sa
place s’élèvera une jolie maisonnette. Elle servira au logement des sœurs,
jusqu’à suppression du poste des sœurs enseignantes à Enchenberg, en 1980.
Début du XXème siècle également, on élèvera au bout de la cour arrière, vers le
sentier de la Schmitt, une salle de classe en préfabriqué, en Eternit, la
Pappendeckelschule, Ecole de carton, isolée avec de la laine de verre
s’échappant par les fentes et les trous. Elle aussi est partie pour ne laisser
aucune trace.
Une nouvelle école maternelle sera érigée dès le début des années 1952-53,
derrière la baraque du Plan Marshall, dans le jardin des sœurs. Les grandes
baies vitrées ont été remplacées récemment par des fenêtres plus petites et un
appentis servant d’entrée a été accolé. Elle sert actuellement d’Ecole de Tir.
Vers 1958-59, une nouvelle Ecole Primaire sera construite à l’emplacement des
anciennes aisances, avec un préau et deux salles de classe. Cette école sert
actuellement d’Ecole Maternelle. L’ancien préau a été fermé et sert de salle de
jeux.
LES EGLISES ST PIERRE
La première église Saint Pierre du village se situait au milieu du cimetière
actuel et a donné son nom à celui-ci : le Kirchhof, au lieu de la vraie
dénomination allemande de Friedhof. Elle donnera aussi son nom au beau lavoir
aujourd’hui disparu qui se situait à proximité : le Kirchebronnen. Relevée de
ses ruines après la guerre de Trente Ans, cette église fut cependant démolie
moins d’un siècle plus tard, vers 1770.
La deuxième église Saint Pierre était érigée sur le parking actuel, à côté du
presbytère. Elle non plus, ne durera même pas cent ans, car d’un côté, le
clocher empiétait sur la route, et de l’autre côté, le chœur, construit sur la
pente du Klockenberg, menaçait de s’écrouler. Elle sera démolie en 1861.
L’actuelle église Saint Pierre est donc la troisième du nom au village. Elle fut
construite sous le Curé Jacques DEHLINGER d’Achen. La première pierre fut posée
le 1er mai 1861 et la bénédiction solennelle par l’archiprêtre de Rohrbach, non
encore une consécration, eut lieu le 19 juin 1862, une prouesse, vu la taille du
bâtiment et les moyens de l’époque !
L’INTERIEUR DE L’EGLISE ACTUELLE
La nouvelle église, s’inscrit dans une mouvance en vogue au milieu du XIXème
siècle : le style néo-gothique. De type basilical, avec trois nefs et quatre
travées, elle se révéla d’une grande élégance et d’une belle harmonie. Elle
était ornée de très belles pierres de taille en grès blanc du pays. Une
curiosité technique est constituée par l’absence de pierres de taille pour
former les croisées d’ogives, comme il était d’usage dans les constructions
gothiques, seules les briques savamment imbriquées soutiennent le tout.
Les piliers, de base carrée, sont formés de colonnes rondes et de colonnes à
angles. Les chapiteaux sont corinthiens, à feuilles d’acanthe. Les chapiteaux de
la nef sont tous pareils, sauf ceux du transept dont l’un montre de curieux
angelots, l’autre les quatre évangélistes.
La communauté n’a pas lésiné pour l’acquisition du nouveau mobilier. Le maître
autel, en marbre blanc, de style gothique, est un bijou d’élégance et de
finesse. Les autels latéraux, en bois, de facture gothique, comportent de
nombreuses statuettes : des saintes pour l’autel de la Vierge et des saints pour
l’autel de Saint Joseph
Cette église se révéla bientôt trop petite et son agrandissement fut décidé. Les
travaux débutèrent en 1906, sous le Curé MOHR. On déposa le chœur, pour le
rebâtir plus loin, on ajouta deux travées nouvelles dont l’une forme un petit
transept.
Cette nouvelle église fut solennellement consacrée et dédiée à Saint Pierre, le
jour de la Saint Pierre et Paul 1911, par monseigneur Willibord BENZLER, évêque
de Metz. Les croix rouges sur les piliers témoignent de cette consécration.
LE MONUMENT AUX MORTS
Il ne fut élevé qu’en 1934. Il comportait à l’origine une magnifique pleureuse.
Deux accidents, l’un vers 1960-70, l’autre en 2004, endommagèrent ce monument à
la gloire des enfants du village morts au combat. Le premier a atteint la
pleureuse qui disparut totalement.
LE CIMETIERE ET LE PRESBYTERE
Le cimetière du village a toujours occupé le même emplacement depuis des
siècles. Il se trouvait, selon la mode d’autrefois, autour de la première
église, d’où son nom local : Kirchhof. Il est clos à présent par une solide
muraille. Un portail imposant, élevé entre les deux guerres, avec l’inscription
frontale: REPOSEZ EN PAIX, en français car nous étions retournés à la mère
patrie, donne accès à ce havre de paix.
Durant de longs siècles la communauté religieuse d’Enchenberg était desservie
par des vicaires de Siersthal, non résidents à Enchenberg. Le premier vicaire
résident fut nommé en 1789, mais émigra dès 1792, sous la Révolution. On ne
connaît pas la maison qui servit de presbytère.
Le village devint paroisse autonome en 1802 et son premier curé était Nicolas
MULLER. En 1805, la Commune construisit le presbytère actuel. C’est un beau
bâtiment à un étage, de style classique, encore style XVIIIème siècle. Il n’a
pas changé au cours des deux siècles passés, sauf les deux croupes du toit qui
ont été supprimées.
LA CHAPELLE STE VERENE
En dehors de la Chapelle Sainte Vérène, trois autres chapelles anciennes toutes
gothiques, subsistent dans le Pays de Bitche: la Chapelle de l’Etang à Bitche,
la Chapelle de Mouterhouse, la Chapelle d’Olferding à Gros-Réderching, l’ancien
Albertingen, à présent en ruines, qui a si longtemps était confondu avec Sainte
Vérène.
La chapelle Sainte Vérène est mentionnée dès 1578, dans les Archives
Départementales de Meurthe-et-Moselle, à Nancy, où résidait le Duc de Lorraine.
Mais elle est sûrement antérieure à cette date, car elle possédait déjà un vaste
domaine d’environ quatre hectares, domaine qui sera vendu à la Révolution comme
Bien National, sauf 14 ares qui l’entourent encore actuellement. D’ailleurs,
plusieurs éléments architecturaux témoignent de son ancienneté et de différents
remaniements au cours des siècles.
ARCHITECTURE EXTERIEURE DE LA CHAPELLE
Le bâtiment se divise en trois parties : la nef, le chœur et l’ermitage. Le
chœur est surmonté d’un campanile renfermant deux petites cloches. Le tout a été
restauré récemment et conformément aux normes exigées par les Bâtiments de
France, car la
la chapelle est classée Monument Historique selon le Logo apposé près de la
porte d’entrée. Quatre styles architecturaux sont visibles à la chapelle :
L’élément architectural le plus ancien est l’humble fenêtre romane du chœur, à
l’arrière de la chapelle, qui nous renvoie au Haut Moyen Age. Provient-elle
d’une chapelle plus ancienne ou est-ce une pièce rapportée ?
Une magnifique fenêtre et une porte, de style gothique flamboyant qui nous
ramènent à la fin du Moyen Age, sont les deux joyaux architecturaux du
sanctuaire.
Une petite fenêtre de style gothique flamboyant en grès blanc, découverte lors
des récents travaux, ornait le chœur de la chapelle.
Deux fenêtres de style Renaissance, XVème ou XVIème siècles se trouvent dans le
pignon ouest de la chapelle. On aperçoit encore les souches supérieures et
inférieures de deux meneaux verticaux, supprimés malencontreusement vers 1960.
L’ermitage est un bâtiment du XVIIIème siècle, avec un angelot baroque et une
Vierge en terra cotta, semblant dater de la même époque.
ARCHITECTURE INTERIEURE DE LA CHAPELLE
L’arche du chœur, gothique, en dos d’âne, est formé de gros moellons bosselés,
hélas recouverts d’un enduit. Le millésime 1685, peint au-dessus de cette arche
indique le dernier remaniement de la chapelle, après la guerre de Trente Ans.
Sous cet enduit, se trouverait le nom de Dominicus Valentin, curé de Siersthal,
à la base de ce dernier remaniement.
LE MOBILIER DE LA CHAPELLE
Un retable baroque en chêne ornait jadis la chapelle. Il fut déposé vers 1960.
Retrouvé en 1990, il fut inscrit sur la Liste Supplémentaire des Monuments
Historiques le 24 novembre 1991. Il est probablement l’œuvre de MARTERSTAECK, à
cause de sa similitude avec l’autel de Rahling, signé par ce sculpteur.
L’Association de Sauvegarde de la Chapelle fit installer un nouveau retable
triptyque, en bois, doré à l’or fin. Ouvert, le panneau central montre l’image
de Sainte Vérène en manteau rouge, avec ses attributs : la cruche et le peigne,
un vase avec un lys, symbole de virginité, orne le sol. Les panneaux latéraux
comportent des rinceaux gravés. Fermé, les deux volets représentent un calice
entouré de douze fleurs de lis gravées sur le pied d’un calice ; sur le calice,
un agneau pascal est couché sur une bible, le tout symbolisant la Sainte Cène.
LES VITRAUX DE LA CHAPELLE
Jadis les vitraux de la chapelle étaient figuratifs. Ils furent remplacés vers
1960 par des vitraux à petits losanges multicolores, façon médiévale.
L’association de Sauvegarde de la Chapelle a fait installer de nouveaux vitraux
en 1995. Sainte Vérène et Saint Maurice ornent les fenêtres du pignon ouest,
tandis que Saint Victor et Saint Urs ornent la fenêtre gothique, à l’avant.
LES ALENTOURS DE LA CHAPELLE
La grotte de Lourdes, en blocs de grès, provenant de la forêt de Saint Louis,
fut réalisée par des bénévoles, sous la direction du curé ICHTERTZ et inaugurée
en 1958, pour le Centenaire des Apparitions de Lourdes.
Autel extérieur, en grès, réalisé vers 1965, servant aux manifestations du 1er
mai, et lutrin de 1967. La Croix est érigée à la même époque suite à un vœu,
émis lors des batailles de la Libération , en décembre 1944.
Calvaire typique du XVIIIème siècle au pays de Bitche. Il porte l’inscription,
peut-être surajoutée, de 1827, de même que les effigies gravées dans le fût, de
Sainte Vérène en paysanne de l’époque , de Saint Marc avec le lion et la palme
du martyre. Sur le socle est agenouillé Saint Vendelin avec son chien et sa
houlette.
LE CHEMIN DE CROIX
Un Chemin de Croix en grès, unique dans la région, orne le sentier qui va de la
chapelle jusque près de l’église. Les plus anciennes stations sont du XVIIIème
siècle, d’autres furent restaurées au XIX. L’Association de Sauvegarde de la
Chapelle a restauré, dans les dernières années, bon nombre de ces stations.
MANIFESTATIONS A LA CHAPELLE
La plus grande manifestation est le pèlerinage du 1er Mai, déjà cité en 1734.
Une procession , précédée par la statue de Sainte Vérène, mène les pèlerins de
l’église jusqu’au sanctuaire, où a lieu une messe solennelle en plein air. Les
festivités, avec exposition de la statue de Sainte Vérène et de ses reliques,
durent toute la journée.
Le 1er septembre, fête de Sainte Vérène, a lieu une procession aux flambeaux en
l’honneur de la Sainte, suite à un vœu durant les combats de la Libération.
Dans les temps plus récents a été instituée, le premier dimanche de novembre,
une messe de la Saint Hubert, pour les chasseurs, avec trompes et cors de
chasse.
Depuis une dizaine d’années, une magnifique crèche, visible de Noël à fin
janvier, est érigée dans le chœur de la chapelle.
OUVERTURE DE LA CHAPELLE
Dimanches et jours fériés :
De 9 heures à 18 heures
Ouvrages parus sur le village d’Enchenberg :
- Hannes STEINER, journal d’un soldat de 1818 à 1830 , 180 pages,
paru en 1982, Denise WEINLAND, épuisé.
- Les Familles d’ENCHENBERG, généalogie, 2 volumes, 468 pages
paru en 1987, Denise et Roger WEINLAND, épuisé.
- Evacuation d’ENCHENBERG de 1940, témoignages, 233 pages,
paru en 1988, Denise et Roger WEINLAND, disponible.
- Etwas Gegengift wider den Zeitgeist, transcription J-J WEBER, 30 pages,
paru en 1989, Denise WEINLAND, épuisé.
- Sainte VERENE et sa Chapelle à ENCHENBERG, 186 pages,
étude historique du site et hagiographie de Sainte Vérène paru en 1992, Denise et Roger WEINLAND, disponible
- La Libération d’ENCHENBERG en décembre 1944, témoignages, 143 pages
paru en 1994, Denise WEINLAND, disponible.
- Le VARINER, conte sur un ermite de la Chapelle, 28 pages,
paru en 1991, Denise WEINLAND, disponible.
- L’Agriculture au début
du XVIIè siècle, 45 pages,
paru en 1987, Laurent Bichler, épuisé.
- Enchenberg au
Néolithique – Etudes et légendes des Donneraxen, 42 pages,
paru en 1988, Laurent Bichler et Sylvain Schwartz, épuisé.
- UMBACH : Lieu-dit
habité à travers les siècles – Essai historique, 36 pages,
paru en 1989, Laurent Bichler et Sylvain Schwartz, épuisé.
- ERASMUS NUST Forestier
d’Enchenberg au XVIè siècle, 17 pages,
paru en 1991, Laurent Bichler et Sylvain Schwartz, épuisé.
- Les créatures
diaboliques dans l’Enchenberg d’autrefois, 40 pages,
paru en 1992, Laurent Bichler et Sylvain Schwartz, épuisé.
- Enchenberg, Aperçu
Historique et Archéologique des pipes en terre cuite, 40 pages,
paru en 1994, Laurent Bichler, Sylvain Schwartz et Anthony
Bichler, épuisé.
- Plantes rupestres aux
vertus médicinales autour de la chapelle Ste Vérène, 53 pages,
paru en 1995, Laurent Bichler, épuisé.
- Enchenberg –
Etymologie des noms de famille, 100 pages,
paru en 1995, Laurent Bichler, épuisé.
- Enchenberg – Guisberg
– Heiligenbronn MEMOIRE Architecture, Patrimoine, Archéologie,
Plantes, Histoire et Légendes, 25 pages,
paru en 1998, Laurent Bichler, épuisé.
- La Chapelle et
l’Ermitage Sainte Vérène inscrits à l’Inventaire Supplémentaire
des Monuments Historiques, 22 pages,
paru en 1999, Laurent Bichler.
- Le LOGOTYPE de
l’Association de Sauvegarde de la Chapelle Sainte Vérène, 9
pages,
paru en 1999, Laurent Bichler.
- Enchenberg, Les
Mariages à la Une du Républicain Lorrain 1989-1999, 54 pages,
paru en 2000, Laurent Bichler, épuisé.
- Enchenberg, La Pierre
du Savoir, 15 pages,
paru en 2000, Laurent Bichler, épuisé.
- Les Sapeurs Pompiers
d’Enchenberg – Quelques Repères avant l’An I de la
Décentralisation, 25 pages,
paru en 2000, Laurent Bichler, épuisé.
- Historique et Langage
secret des Armoiries communales d’Enchenberg, 26 pages,
paru en 2002, Laurent Bichler, épuisé.
- Plantes spontanées sur
le mur de l’Ermitage de la Chapelle Sainte Vérène à Enchenberg,
30 pages,
paru en 2003, Laurent Bichler, épuisé.
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